Le modèle de peur-évitement est utilisé depuis plus de 30 ans pour expliquer la chronicisation de la douleur. Son influence sur des capacités physiques a pu être montrée uniquement dans des situations de laboratoire, et son influence sur des tests de ports de charge lors d’ECF reste elle débattue.

Cette étude, réalisée à la CRR à Sion (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29094284), est la première s’intéressant à l’influence de l’ensemble des dimensions du modèle peur-évitement (catastrophisme, kinésiophobie, symptômes dépressifs et sentiment d’auto-efficacité percue), sur la performance lors de ports de charges chez des patients présentant des douleurs chroniques d’origine musculo-squelettiques.

Nous montrons l’influence du modèle peur-évitement, pris dans son ensemble à l’aide d’un score cumulatif, sur les performances physiques se rapprochant d’activités habituelles domestiques ou professionnelles, après contrôle de nombreuses variables confondantes. Contrairement à l’idée reçue, l’influence du modèle est présente chez les patients accomplissant un effort maximal alors qu’elle ne peut être retrouvée chez les patients interrompant leur effort avant un effort maximal (auto-limité). Même si d’autres variables en lien avec la motivation ou la nocivité percue à l’idée de réaliser tel ou tel port de charge mériteraient d’être encore précisées, cette étude montre aussi l’intérêt d’évaluer le niveau d’effort fourni lorsque l’on étudie le lien entre des facteurs psychologiques et la performance physique.